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Denis Phan – le pionnier français de la promotion du bluegrass

 

Denis Phan

Dans les années 1970, Denis Phan a découvert le bluegrass grâce à Claude Lefebvre et à Jean Marie Redon. Il a ensuite joué un rôle important pour la musique folk et plus particulièrement pour le bluegrass, qu’il a contribué à promouvoir. A partir de sa boutique parisienne ‘Musimage’, il a été le premier en France à importer des disques de musique Bluegrass ainsi que des pièces de banjo et de dobro. Entre 1975 et 1978, il a créé Musigrass diffusion pour enregistrer et distribuer des disques, organiser des tournées, stages et concerts.

Dans ce cadre, il a produit des enregistrements de groupes mixtes de musiciens français et américains comme, notamment dans les deux albums ‘Paris Banjo Session’ qui ont largement contribué à la découverte de cet instrument en France, mais aussi en Europe.

Banjo Paris session, 1975

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Banjo Paris session V.2 Le bluegrass, 1977

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Il a ensuite produit le premier disque de Christian Seguret « Old Fashion Love » (1977); il a également assuré la production exécutive (pour les disques Cezame) de l’album de Jean Marie Redon « Banjoïstiquement Vôtre » (enregistré en 1978),
Ecouter en ligne certains morceaux de « Banjoïstiquement Vôtre »

Agent de Bill Keith, il a organisé ses tournées en France entre 1974 et 1978, d’abord avec Jim Rooney et Pierre Bensusan, puis avec Jim Collier, Christian Seguret, Kenny Kosek et Lionel Wendling, groupe qui a enregistré en 1978 le disque « Bill Keith & Jim Collier », pour lequel Denis a été producteur assistant.

Il a organisé des stages de musique Folk à Costebelle (Hyeres) en 1975 & 1976, puis à Courville-sur-Eure en 1977 & 1978.

Il a organisé trois festivals de musique Folk à Courville sur Eure en 1976,1977 et 1978, avec en particulier la participation des américains Wendy Miller et Mike Lilly (avec J.C. Druot, en 1976), Bill Keith, David Grisman, Tony Rice, Darol Anger (en 1977) Bill Keith et Jim Collier, Kenny Kosek, Tony Trischka, Russ Barenberg (avec Christian Seguret, et Lionel Wendling) et Lou Reid…

Denis Phan Festival de Courville 07-1977

Il a mis fin à ses activités dans le domaine musical pour reprendre des études fin 1978.
De nos jours, il produit une chaine de vidéos sur Youtube

A noter spécialement des vidéos passionnantes sur la discographie de Bill Keith: Discography of the Banjo Legend Bill Keith (avec musique)

Avec la traduction française des commentaires

Ces contributions music-mémorielles font partie d’un projet qui devrait être développé sur une partie de son blog (en construction), consacrée à l’histoire du « bluegrass ‘progressif’ : discographies, trajectoires et affinités », à travers l’exemple de plusieurs « boomers », musiciens d’exception, qui ont marqué l’évolution du bluegrass dans le dernier quart du XX° siècle.

Denis Phan 11-2024

 

Lire cet article complet relayé courtoisement pour actionbanjo.fr

Hommage à Bill Keith

Bill Keith Courville France

Un témoignage de Jean-Marie Redon.

Bill Keith était un génie musical. Il n’est pas exagéré de dire que les trois piliers du banjo moderne sont : Earl Scruggs, Don Reno et Bill Keith. Tous les autres banjoïstes, s’ils ont apporté leur propre style et innovations se sont reposés sur les techniques inventées par ces trois musiciens. Il se peut que nombre d’entre nous, surtout en Europe, les plus jeunes sans doute, ne mesurent pas le réel impact qu’a eu Bill sur la musique de banjo de notre époque. Bill venait souvent en Europe, il se comportait de manière simple et amicale et il était souvent disponible. On peut aisément croire que quelqu’un d’aussi proche et amical ne peut pas être un musicien exceptionnel mais seulement un excellent joueur de banjo.

Comment j’ai rencontré la musique de Bill.
Alors que j’étais un apprenti banjoïste et que je commençais tout juste à comprendre la musique de Scruggs, j’ai découvert un disque qui à son époque a été une borne dans la musique Bluegrass : Red Allen, Frank Wakefield and the Kentuckians. Dans cet album il y avait deux banjoïstes. L’un d’eux était Bill Keith. Et là, je n’en ai pas cru mes oreilles. Ce son était entièrement nouveau. Il m’était absolument impossible d’imaginer comment on pouvait jouer comme cela. Les deux breaks de banjo sur l’instrumental de mandoline de Frank Wakefield New Campton Races restent encore pour moi aujourd’hui la musique de banjo bluegrass la plus élaborée.

Comment j’ai rencontré Bill.
Alors qu’il se trouvait dans un Folk Club parisien, (le T.M.S. début des années 70.) Eric Kristy, guitariste avec lequel je jouais dans le groupe « Bluegrass Connection » a rencontré un banjoïste américain. Il discute avec lui et tape le bœuf. Dans la discussion Eric tente de décrire à ce banjoïste (Bill) ce que sont les Scruggs/Keith pegs. Et la réponse est : « je sais, c’est moi qui les ai inventées avec un copain ». Le soir même Eric frappait à ma porte pour me demander ce que je dirais s’il invitait Bill Keith à diner chez moi ? Je ne l’ai pas pris au sérieux et un quart d’heure plus tard il passait ma porte en compagnie de Bill. Par la suite Bill est venu souvent en France et il tournait en Europe avec des musiciens français.

La méthode de banjo Keith, Redon.

Plusieurs années plus tard, j’ai eu l’opportunité d’accompagner le célèbre guitariste Marcel Dadi. Marcel avait écrit une méthode de guitare pour les éditions Warner/Chappel. Cette méthode remportait un succès commercial important. Profitant de ce contact et venant d’enregistrer mon premier album de banjo, je proposai à cet éditeur une méthode de banjo. Avec l’appui de Marcel Dadi le projet fut retenu. Alors que je commençais à travailler sur cette méthode, j’ai reçu la visite de Bill Keith qui m’a fait une proposition que je ne pouvais pas refuser. Ecrire ensemble cette méthode de banjo. Nous avons travaillé intensément et un mois plus tard la méthode était terminée. Avec la collaboration de Bill cette méthode est devenue bien sûr plus élaborée, surtout sur le chapitre « théorie musicale ». Mais cet ouvrage n’est pas une méthode sur la technique de Bill Keith, c’est seulement une méthode de banjo en français car c’était le besoin de l’époque. Ces derniers temps cette méthode a été traduite en anglais par les éditions Melbay.

Bill, s’il pouvait parfois avoir un caractère un peu difficile, était sincère en amitié. Il aimait le partage. Sans doute un peu timide il n’aimait pas être mis en avant et n’aimait pas les compliments. Nous avons été nombreux à rencontrer ce musicien exceptionnel et nous avons pensé de part son attitude qu’il était notre ami. Il laisse un grand vide dans notre univers mais il ne sera pas oublié tant que la musique de banjo existera.

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